Dialogue

Profession : sémioticiens.
II. Import / export en 2023

Paolo Demuru
São Paulo, Universidade Paulista

Franciscu Sedda
Università di Cagliari

Eric Landowski
Université de Vilnius

 

Publié en ligne le 30 juin 2023
https://doi.org/10.23925/2763-700X.2023n5.62463
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Eric Landowski — A la fin de la première partie de notre conversation1, nous en étions arrivés à la question de savoir si nous n’avons pas parfois été trop indifférents à ce qui se fait autour de nous et dont peut-être nous aurions dû davantage tirer parti. Actuellement, vers quels apports extérieurs aurions-nous intérêt à tourner notre attention ?

1 Acta Semiotica, II, 4, 2022, pp. 228-240.

Parmi les sémioticiens de notre entourage, certains voient dans les travaux du célèbre sociologue récemment disparu, Bruno Latour, et spécialement dans son Enquête sur les modes d’existence, une source d’inspiration « incontournable »2. Ayant eu pour ma part, dès les années 1970, l’occasion de le voir s’exprimer dans plusieurs de nos réunions de travail, je reste convaincu depuis cette époque que le retentissement de son œuvre, en tout cas dans nos parages, a tenu avant tout à son prodigieux talent oratoire. Avant même qu’il n’ait publié grand-chose, il en tirait déjà une autorité intellectuelle hors du commun. Ses écrits, par contre, se sont toujours caractérisés à mes yeux par leur hermétisme (mais je crois ne pas être le seul de cet avis3). Et le fait que ce grand adepte de toutes les formes d’hybridation ait assez tôt incorporé à ses réflexions un vocabulaire qui nous est familier — actant, acteur, mode d’existence, énonciation, programme, épreuve, etc. —, loin de faciliter la compréhension a plutôt ajouté à la confusion tant les concepts analytiques précis que désignent ces métatermes se transformaient sous sa plume en notions retravaillées pour son propre usage4, c’est-à-dire au service d’une démarche qui dans l’ensemble n’a qu’assez peu à voir avec la méthode sémiotique que nous pratiquons.

Ces discordances n’ont pourtant pas empêché certaines convergences thématiques. Par exemple sur le thème de la vérité vue comme un effet de sens, donc comme le produit de constructions discursives. Depuis l’article inaugural de Greimas, « Le contrat de véridiction », beaucoup parmi nous ont travaillé sur cette question5. Sans beaucoup d’écho ! En 1979, nous avons même consacré un livre entier à l’analyse des procédures narratives et discursives de persuasion à l’œuvre dans les discours en sciences sociales6. Ce livre, lui aussi, est passé inaperçu. Autant nous étions armés pour analyser les stratégies des autres, autant nous étions (et malheureusement, je crois, restons) mauvais tacticiens dès qu’il s’agit de nous faire entendre nous-mêmes. Mais un beau jour Latour, qui savait mieux y faire, reprend la chose en main, applique l’idée à une étude empirique portant sur la construction des « faits » dans la « vie de laboratoire »7, et tout à coup le fruit jusqu’alors ignoré de nos élucubrations est élevé par la rumeur publique presque au rang d’une nouvelle philosophie des sciences !

Il en est allé à peu près de même à propos du fait, sémiotiquement évident, que n’importe quelle figure actorielle, même non anthropomorphe (un couteau, une montagne8), peut parfaitement remplir le rôle actantiel, syntaxique, d’un Sujet — mieux, d’un co-sujet, partenaire à part égale de nos interactions. Le principe se trouve déjà dans Sémantique structurale (1966) et donnera lieu par la suite à une sémiotique de l’interobjectivité9. Il faut croire que personne n’y prêta attention car le jour où Latour proclame (après Gilbert Simondon10) que les machines, les outils, les objets techniques en général ont une place égale à celle des « humains » dans le cours de nos vies11, tout le monde s’émerveille comme s’il s’agissait d’une audace et d’une découverte.

Un dernier exemple : au moment où, dans les années 2010, face à la catastrophe climatique et environnementale désormais patente, notre collègue commence à prendre position dans le débat public sur ce sujet12, nous, sémioticiens, avons déjà développé, plus discrètement mais depuis une bonne vingtaine d’années, une problématique interactionnelle généralisée impliquant un autre regard sur « l’autre », qu’il soit « humain » ou « non humain », et débouchant sur une éco-sémiotique13.

Sur aucun des points essentiels que je viens d’évoquer nous n’avons donc dû attendre les leçons du maître pour avancer selon nos propres principes épistémologiques et théoriques. Mais il est vrai que pour populariser ces principes et les vues qui en découlent sur le plan des analyses du monde contemporain, il nous a manqué une voix médiatiquement puissante. On doit donc reconnaître à notre regretté collègue le mérite d’avoir mis à la portée d’un public relativement large quelques-unes des idées que le caractère confidentiel de nos travaux maintenait dans une sorte de clandestinité. En somme, il en est allé à peu près comme pour le plus beau fleuron de notre discipline, la grammaire narrative, devenue un must de la pensée nord-américaine standard du jour où les ténors du storytelling entreprirent de l’exploiter, quitte à en édulcorer l’esprit.

N’y a-t-il pas là quelque chose de paradoxal ? On nous reproche de vivre en autarcie, fermés sur nous-mêmes dans une superbe ignorance des voisins, notre sémiotique n’allant que rarement s’approvisionner à l’extérieur. A cela il y a pourtant des exceptions notables : qu’aurait écrit Jean-Marie Floch s’il n’avait pu s’appuyer sur les travaux de Leroi-Gourhan, de Lévi-Strauss ou de Wölfllin ? Ou Zilberberg sans la pensée de Valéry ou de Cassirer ? Et aujourd’hui Manar Hammad sans la confrontation avec les archéologues ? Il est vrai qu’il s’agit là surtout de références à des classiques et plus rarement à des recherches en cours dans les disciplines voisines. Mais même s’il est vrai que dans l’ensemble nous, sémioticiens, pratiquons assez peu l’importation, n’avons-nous pas en contrepartie été tout au long d’assez efficaces exportateurs d’idées, de problématiques et même de modèles ? En France et dans divers autres pays, il fut un temps où la grammaire narrative était quasiment au programme des lycées et collèges... Le fait que l’identité du collectif sémiotique inventeur de concepts ait été plus souvent passée délibérément sous silence que reconnue est certes un peu frustrant. Mais qu’importe si on admet qu’en définitive ce qui compte, c’est la circulation des idées.

 

2 Enquête sur les modes d’existence. Une anthropologie des Modernes, Paris, La Découverte, 2012.


3 Cf. notamment A. Sokal et J. Bricmont, Fashionable Nonsense : Postmodern Intellectuals’ Abuse of Science, New York, Picador, 1999 ou, plus récent, Fr. Bayart, « Faut-il monter dans l’avion de Bruno Latour ? », Le blog de J.-Fr. Bayart, Mediapart, 4 juillet 2018.


4 Cf. J. Beetz, “Latour with Greimas : Actor-network theory and semiotics”, 2013 (researchgate.net).


5 A.J. Greimas, « Le contrat de véridiction », Langages, 1976 ; Fr. Bastide, « Le foie lavé. Approche sémiotique d’un texte de sciences expérimentales » et « La démonstration », Actes Sémiotiques, I, 7, 1979 et III, 28, 1981 ; E. Landowski, « Vérité et véridiction en droit », Droit et Société, 8, 1988 ; P.A. Brandt, « Quelque chose : nouvelles remarques sur la véridiction », Actes Sémiotiques, 39, 1995 ; P. Demuru et Fr. Sedda (éds.), Semiótica e verdade, Estudos Semióticos, 18, 2, 2022.


6 A.J. Greimas et E. Landowski (éds.), Introduction à l’analyse du discours en sciences sociales, Paris, Hachette,1979.


7 B. Latour et S. Woolgar, Laboratory Life : The Construction of Scientific Facts, Princeton University Press, 1979, rééd. 1983.


8 Cf. J.-M. Floch, « Le couteau du bricoleur », Identités visuelles, Paris, P.U.F., 1995 ; A.J. Greimas, Maupassant, Paris, Seuil, 1976.


9 E. Landowski et G. Marrone (éds.), La société des objets. Problèmes d’interobjectivité, Protée, 29, 1, 2001 ; P.A. Brandt, « Sens et machine. Vers une techno-sémiotique », Actes Sémiotiques, 121, 2018 ; E. Landowski, « Avoir prise, donner prise », Actes Sémiotiques, 112, 2009 ; id., « Eléments pour une sémiotique des objets », Actes Sémiotiques, 121, 2018.


10 G. Simondon, Du mode d’existence des objets techniques, Paris, Aubier, 1958.


11 Aramis ou l’amour des techniques, Paris, La Découverte, 1992.


12 Face à Gaïa, Paris, La Découverte, 2015.


13 E. Landowski, Les interactions risquées, Limoges, Pulim, 2005 ; id., « Petit manifeste sémiotique », Actes Sémiotiques, 120, 2017 ; J.-P. Petitimbert, « Anthropocenic Park : humans and non-humans in socio-semiotic interaction », ibid. ; Cl. Calame, « Pour une sémiotique anthropo- et éco-poiétique », ibid. ; id., « L’homme en société et ses relations techniques avec l’environnement : ni nature ni Gaïa », Les Possibles, 26, 2020.

Paolo Demuru — Entendo o seu ponto. De fato, poucos entre aqueles que fazem uso da teoria de Latour no campo das ciências sociais e humanas estão cientes de suas raízes greimasianas, apesar de ele ter reconhecido em mais de uma ocasião a influência que a semiótica narrativa exerceu em seu trabalho14. É algo que sempre procuro discutir com os meus colegas da área de comunicação que pesquisam sobre cultura digital, mídias sociais, controvérsias e discursos políticos a partir da Teoria Ator-Rede.

No entanto, acredito que devamos mudar o rumo dessa conversa. Vamos olhar para frente e não para trás : o que podemos fazer, então, para popularizar a nossa semiótica ? Porque Latour teve êxito em difundir globalmente ideias e conceitos que configuram, desde os seus primórdios, os pilares do projeto de Greimas ? Porque nós, hoje, não estamos conseguindo ? Quais aprendizados podemos tirar da experiência de Latour (e quando digo isso penso especificamente em suas estratégias de divulgação científica e inserção no debate público) ?

Aliás, a este propósito, pergunto : como um discurso caracterizado por um certo « hermetismo », para retomar termo que você usou para definir a escrita de Latour, pode ter tanto sucesso ? É isso mesmo ? Após ter criticado a obscuridade da escrita latouriana, você diz que devemos reconhecer a Latour « o mérito de ter colocado ao alcance de um público relativamente amplo algumas das ideias que o caráter confidencial de nossos trabalhos mantiveram em uma espécie de clandestinidade ». Como ele fez isso ? Usando do hermetismo ?

Ou será que há algo em suas obras que teve um papel crucial nesse processo e que nós estamos subestimando ? Pessoalmente, mais do que discutir em profundidade as apropriações da teoria de Greimas por parte de Latour, é isso que me interessa debater. Dito em outros termos, me parece mais válido, nesse contexto, focar no plano da expressão do discurso latouriano, e não em seu conteúdo.

 

14 B. Latour, “Biography of an Inquiry : On a Book about Modes of Existence”, Social Studies of Science, 43, 2, 2013 ; id., “On Selves, Forms, and Forces”, Hau. Journal of Ethnographic Theory, 4, 2, 2014.

Franciscu Sedda — Nel rispondere alla argomentata provocazione di Eric partirei da due sentimenti personali. La prima è che mi sento un semiologo felice. Il che significa che, seguendo quanto argomentava Paolo Fabbri in apertura di Semiotica in nuce15, assumo « felicemente » l’inattualità della semiotica, di quella strutturale in particolare, e con essa di conseguenza la naturale difficoltà della nostra disciplina a mietere facili successi. Intendiamoci, non me ne rallegro e non ne faccio un elemento di snobismo : è un fatto che constato serenamente. Come constato, appunto, che a volte noi apriamo la strada e altri la percorrono come fosse un viale del trionfo. Il secondo sentimento è che non mi sento minacciato o defraudato dal lavoro di Bruno Latour. Mi rendo conto che non avendo una conoscenza personale e in presa diretta della vicenda raccontata da Eric posso permettermi un atteggiamento più distaccato. E confesso che non ho letto tutto ciò che Latour ha scritto, come hanno fatto invece altri colleghi semiotici16. Nel complesso però ho sviluppato un atteggiamento laico : in alcuni casi ho fatto mie alcune sue idee geniali o interessanti, in altri casi ho criticato o situato il suo uso di alcuni concetti semiotici, non ultimo quello di traduzione su cui dirò qualcosa in seguito, all’interno della semiotica culturale che pratico. Dirò di più, in alcuni casi l’ho ri-usato, in un doppio senso : in primo luogo, nel senso che come si possono prendere idee buone da chiunque, così alcune idee semiotiche possono arrivare (o tornare indietro) via Latour, in particolare attraverso i suoi casi di studio, per essere situate dopo il necessario vaglio nello spazio teorico della semiotica ; in secondo luogo, perché davanti ad un mondo intellettuale che, come ricordava anche Paolo, rifiuta ideologicamente la semiotica (ma ama Latour !) è utile e divertente dire : « Ma guarda che quello che ami di Latour lui l’ha preso dalla semiotica ! ».

Poste queste premesse sottolineerei subito un passaggio accennato da Eric ma secondo me non sufficientemente focalizzato, forse proprio perché noi parliamo dall’interno di una tradizione, quella greimasiana, che ha molto valorizzato la sua coerenza a livello epistemologico, teorico, metodologico. Il punto è che tutti i grandi padri della semiotica hanno creato idee dirompenti che hanno attirato attenzione, rielaborando altre idee geniali, portandole su campi nuovi e diversi. Lo ha fatto certamente Lotman, lo ha fatto continuamente Eco, lo ha fatto Greimas, che per creare la teoria standard ha preso da Propp e da Lévi-Strauss, da Tesnière e Benveniste. Solo per dire di alcune fonti del suo lavoro. Forse un primo motivo del successo di Latour è che ha fatto lo stesso, come lui stesso ha ammesso : ha preso due grandi correnti di pensiero che non dialogavano, la semiotica di Greimas e l’etnometodologia di Garfinkel, le ha fatte lavorare insieme e da lì ha generato la sua personale esplosione intellettuale. Del resto, lo sappiamo bene, a volte le idee più dirompenti e di successo non consistono nello scoprire nuovi concetti e leggi, ma nel prendere quelle esistenti e portarle su un campo impensato. Ecco, rifletterei su questo : forse un primo motivo di successo è che mentre la semiotica all’epoca si occupava prevalentemente di « oggetti di carta » o più latamente « immateriali », Latour ha preso la semiotica e l’ha portata nell’ambito della scienza e più specificamente di un laboratorio con la sua vita.

Riassumendo, c’è una questione di tempo, perché sappiamo che c’è un tempo dell’innovazione, compresa quella intellettuale : ha successo non chi arriva ad un’idea per primo, finendo per risultare « in anticipo », ma chi arriva con quella stessa idea al momento giusto, quando il terreno è per così dire maturo. C’è una questione di spazio, ovvero un’idea che in un campo è solo relativamente nuova (e magari osteggiata) dentro un altro campo disciplinare suona radicalmente innovativa e diventa dirompente. C’è una questione di attori. Sappiamo che la stessa identica frase pronunciata da due istanze enuncianti diverse può vedere il suo statuto radicalmente modificato : così una riflessione sugli attanti fatta da un semiologo a proposito di personaggi letterari ha un valore « informativo » (e direi anche « attrattivo ») molto diverso rispetto alla stessa riflessione sugli attanti fatta da un antropologo che parla di microbi o porte girevoli. E questo anche perché diversi non sono solo gli attori ma anche gli interlocutori, con le relative competenze. C’è una questione di temi : una cosa, appunto, è studiare la letteratura e la pubblicità, un’altra i laboratori scientifici e la vita quotidiana. C’è una questione di valori : da un dato momento in poi, è risultato facile (benché scorretto), pensare che noi studiassimo i testi e l’effimero, mentre Latour studiava la vita e il potere.

Non ho la pretesa che questa analisi discorsiva dell’iniziale successo di Latour sia esaustiva. Penso però che possa aiutarci a riflettere. Ma anche a ricordarci quanto sono spendibili i nostri strumenti e concetti per tracciare relazioni significative.

Direi inoltre di notare un ulteriore aspetto differenziale implicito ma decisivo. Mentre la semiotica greimasiana, secondo me in modo molto ambizioso, si dedicava a riflettere su stessa e i suoi strumenti, ad affinare la teoria e la sua coerenza interna, fino al punto che molti studi di caso sembravano fatti più per mettere alla prova la teoria che per intervenire sul mondo, Latour procedeva nella direzione inversa, quella di studi di caso in cui la teoria e il metodo erano al servizio di grandi ipotesi sul sociale. Ad una tendenza autoreferenziale, che mirava a mettere il mondo al servizio della teoria, se ne contrapponeva una eteroreferenziale, che metteva la teoria al servizio del mondo. Ovviamente sto estremizzando. Ma se ripenso al mio incontro con Latour, che avvenne con la lettura di Non siamo mai stati moderni, non fu la teoria a saltarmi all’occhio quanto il tentativo di sostenere un’ipotesi forte sulla creazione e la fine della modernità a partire dalla storia delle scienze, dell’antropologia ecc. Mentre la semiotica chiede spesso consenso sul suo metodo (e sulla sua capacità descrittiva), chi ha successo chiede consenso sulla visione del mondo che la propria riflessione (più o meno metodologicamente fondata) ha prodotto. Ovviamente noi possiamo sostenere che una buona descrizione è già una presa di posizione, è portatrice di un’etica e di una visione sul sociale. È un servizio che noi facciamo al mondo. Tuttavia, è abbastanza chiaro che è più facile generare riconoscimento e consenso con una postura apertamente valutativa.

Al netto di ciò, vorrei che fosse chiaro che per me ci sono vantaggi anche nell’atteggiamento seguito dalla semiotica : per esempio quello di costruire comunità e stabilità, un riconoscersi e capirsi, un confrontarsi transnazionalmente senza perdere profondità, proprio perché si ha un metalinguaggio condiviso. Questo consente di durare. Latour invece ha fondato parte del suo successo anche sulla capacità di « surfare », di preoccuparsi ben poco delle critiche alla coerenza interna del suo sistema in divenire per andare avanti di ricerca in ricerca, costringendo gli altri ad inseguire. Il tutto accompagnato da molto lavoro di divulgazione — come diceva Eric — e, direi io, anche di traduzione : si pensi al suo lavoro nell’organizzare mostre, esibizioni, laboratori, spettacoli teatrali. Ma anche al suo sito con tantissimo materiale accessibile in tempi in cui non esistevano le piattaforme accademiche e l’open access odierno. Non voglio dire che quella di Latour sia una pura impresa personale e la nostra sia invece risolutamente collettiva, ma magari vale il detto che « da soli si va più veloci e insieme si va più lontano ». Magari noi non arriviamo prima (e non appariamo facilmente come i primi della classe) ma possiamo avere una discreta fiducia che il nostro lavoro relativamente silenzioso o poco visibile varrà per una comunità futura, schiettamente semiotica, che ci sopravviverà a lungo.

Avrei tante altre considerazioni ma ne dico solo un’ultima, che riprende un punto che ho accennato qualche riga più su. Credo che si debba prendere atto della capacità di Latour di scrivere con costanza tanti « grandi » libri. Scrivo grandi tra virgolette perché al di là del dibattito sul merito voglio proprio enfatizzare la dimensione produttiva. Non si può negare che parte del successo — di quel successo che passa per il riconoscimento in un pubblico più ampio rispetto a quello interno alla propria comunità accademica — sta nella incredibile capacità di scrivere opere voluminose su temi socialmente rilevanti, magari iniziando da un campo poco battuto, poi spostando la propria attenzione su tematiche che vanno per la maggiore, stando di anno in anno dentro il dibattito, costruendo un percorso riconoscibile, prendendo posizione, diventando per l’opinione pubblica un punto di riferimento anche su tematiche che non sono squisitamente accademiche. Credo che ci sia una grossa quota di persistenza, di produttività, e di loquacità, dietro il successo intellettuale.

 

15 P. Fabbri e G. Marrone (a cura), Semiotica in nuce. I. I fondamenti e l’epistemologia strutturale, Roma, Meltemi, 2000.


16 Per il dialogo con Latour, si vedano P. Fabbri, La svolta semiotica, Bari, Laterza, 1998 ; id. e G. Marrone (a cura), Semiotica in nuce,vol. II, Roma, Meltemi, 2001 ; A. Mattozzi (a cura), Il senso degli oggetti tecnici, Roma, Meltemi, 2006 ; P. Peverini, Alla ricerca del senso. Bruno Latour in dialogo con la semiotica, Roma, Nuova Cultura, 2019 ; id., Inchiesta sulle reti di senso. Bruno Latour nella svolta semiotica, Milano, Meltemi, 2023 ; D. Mangano e I. Ventura (a cura), Politiche del design, Milano, Mimesis, 2021 ; T. Padoan, “Percezioni ibride”, E/C (in pubblicazione).

E.L. — A ce propos, indépendamment de l’auteur dont nous sommes en train de parler, un point m’a toujours intrigué : quand on qualifie un texte (un texte « à vocation scientifique ») d’« hermétique », à quoi se réfère-t-on exactement ? Si on entend par « hermétique » ce dont le sens n’est pas immédiatement accessible, à quoi cela tient-il ? Seulement à une forme d’expression confuse ou par exemple trop elliptique ? Ou bien, sur le plan du contenu, par exemple à un excès d’abstraction ? Autant dire que la notion est très relative puisque dans les deux cas, autant qu’une propriété du texte, qu’un « défaut » de l’écriture, c’est le degré de compétence interprétative du lecteur qui est en question. Ce que l’un trouve obscur sera limpide pour un autre. Il n’en existe pas moins différentes formes d’hermétisme17. La « difficulté » d’un texte de Greimas n’est pas la même que celle d’une page de Lacan ou de Levinas. Analyser ce qui les différencie ferait un beau sujet de thèse !

 

17 Cf. J.-P. Petitimbert, « La sémiotique à l’épreuve de l’écrit : Régimes rédactionnels et intelligibilité », Actes Sémiotiques, 123, 2020, article censuré, réédité in Galáxia, 44, 2020.

F.S. — Concordo, direi che l’ermetismo è un effetto di senso relativo. Ovvero che si dà, oltre che nella qualità interna del rapporto fra espressione e contenuto, anche nella relazione con un certo pubblico. Relazione decisiva, quest’ultima, tanto più se stiamo parlando della capacità di un pensiero di avere successo, di diffondersi. Per esempio, un testo semiotico che usi bene il metalinguaggio (il metalinguaggio qb, quanto basta, come si dice nelle ricette richiamando il buon gusto) può apparire non solo bello ma anche chiaro e onesto. Ma sono quasi certo che all’esterno suonerà ermetico, escludente, quasi carbonaro, come il linguaggio di una qualche setta segreta di cospiratori che alza una barriera verso l’esterno. Ora, il linguaggio latouriano — con il suo riuso delle idee di attante, enunciazione, traduzione, modo di esistenza — ad un semiologo magari può apparire poco coerente e confuso ma in un altro pubblico può apparire evocativo senza suonare costrittivo, sufficientemente tecnico per creare un effetto scientifico e sufficientemente vago per diventare un simbolo in cui molti possono proiettarsi, ritrovando stimoli e aperture rispetto ai propri interessi e al proprio discorso antropo-filosofico.

Ricordiamoci che la semiotica greimasiana è un piccolo mondo dentro un vasto mondo, non solo semiotico ma più in generale dello studio della significazione e delle culture, in cui è molto forte il rifiuto del metodo e del metalinguaggio : non stupisce dunque che il suo grado di penetrazione sia inverso alla ricerca interna di una coerenza linguistico-concettuale. A questo proposito, ricordiamoci anche che a cavallo fra anni Settanta e Ottanta il centro delle humanities si sposta dalla Francia agli USA, dove persino i colleghi della linguistic anthropology, che rivendicano un metalinguaggio, si sentono una eccezione, una minoranza : bene, mentre negli USA degli anni Ottanta la semiotica strutturale non è stata capace di tradursi (anche linguisticamente) Latour lo ha fatto benissimo.

A questo proposito mi ha molto colpito rileggere di recente l’introduzione di Fredric Jameson a On Meaning, la raccolta americana di testi che Greimas aveva scritto fra la fine dei sessanta e la fine dei settanta, che esce in inglese significativamente solo nel 198718. Bene, in tono positivo ma nondimeno provocatorio Jameson definisce il metalinguaggio greimasiano come « fresco, idiosincratico, arbitrario, violento ». Un’architettura teorica piena di nuovi concetti (e « nuovi geroglifici », come il quadrato) che, Jameson se ne rende benissimo conto, chiedendo di essere (com)presa nel suo insieme chiede al contempo di « diventare semiotici, di convertirsi all’intero codice greimasiano (e abbandonare gli altri come fossero tante false religioni e falsi dei »). Ora, Jameson non esclude questa eventualità ma suggerisce anche un’altra possibilità : quella di bricolare con Greimas, o ancor meglio, di rubare (entrambi i termini sono in corsivo nell’originale) pezzi della teoria greimasiana, di fare « bottino » per rafforzare il proprio « eclettismo » intellettuale. Scrive proprio così Jameson. E sembra di vedere descritto, in anticipo o in presa diretta, il modo in cui Latour, ma in realtà anche tanti altri meno bravi di Latour, hanno fatto e continuano a fare con la semiotica greimasiana. Il punto interessante del ragionamento di Jameson — intendo, il punto interessante per me e per questa nostra discussione — è che egli dice che in questa vicenda non è tanto fondamentale la disonestà del gesto quanto il fatto che « in the fullness of time », nel pieno dispiegarsi dello sviluppo intellettuale, questo furto costringe a ritornare dentro il laboratorio concettuale greimasiano per recuperare i pezzi mancanti, quelli che consentono di far funzionare veramente ciò che si è rubato. Mi sembra un’immagine molto bella. È come se alla lunga il « sistema greimasiano » si prendesse la rivincita, come se la sua apparente arbitrarietà, che inizialmente allontana da sé e favorisce l’idea di prendere indiscriminatamente, di fatto leghi colui / colei che ha preso a tutta la ragnatela tesa da Greimas. E direi che è ancor più bello pensare che questo sia vero ed avvenga non tanto, o non primariamente, nella parabola intellettuale di un singolo pensatore, quanto sulla parabola del pensiero, della storia delle idee, delle teorie, dei metodi, nella sua portata generale. Come mi pare dimostrare il fatto che, scomparso Latour, resta o viene a galla il debito semiotico che lui, e chi ha lavorato con e attraverso lui, ha contratto con la teoria greimasiana nel suo complesso. Per essere chiari, io non lo intendo come un debito da rinfacciare ma un legame da far fruttare : perché ognuno ha i suoi tempi e magari molti hanno bisogno di quella « fullness of time » di cui parlava Jameson per divenire infine pienamente semiotici.

18 F. Jameson, “Foreword”, in A.J. Greimas, On Meaning, Minneapolis, Minnesota University Press, 1987.

Ciò detto, la scrittura di Latour, con il suo bricolare con concetti semiotici, antropologici, filosofici è, dal mio punto di vista, fortemente coerente con il suo contenuto, ovvero con quella idea di assemblaggio, di concatenamento fra elementi eterogenei (non ultimi gli umani-non umani) che ha inteso studiare e su cui è riuscito a portare l’attenzione di tanti. Non vorrei suonare ingeneroso, dato che Latour con altri importanti colleghi hanno scritto il loro Dictionnaire dell’Actor-Network-Theory, dunque hanno provato a definire un loro metalinguaggio. E credo che sia molto interessante confrontarsi con quei testi, che di certo non sono quelli più famosi. Non credo però che sia questo che ha avuto successo ma ciò che più facilmente si avvicina al senso comune : ovvero il gioco di rinvio-concatenamento fra elementi che al contempo instaura e individua piani di realtà che offre al riconoscimento pubblico, quasi svelandoli.

Come ho provato a mostrare in alcuni miei lavori19, Latour nel tempo sposta l’idea di traduzione verso l’idea di rete, di un movimento di connessioni piatte, abbandonando o mettendo alla periferia l’idea della traduzione come correlazione fra forme, fra paradigmi, che pure inizialmente aveva tenuto in considerazione. Mi pare un indizio rilevante. Ritengo che dobbiamo prendere sul serio il fatto che questa visione sintagmatizzante del senso (che richiama la « prensione molare » di Geninasca) ha avuto — e forse ha in generale — più presa sul grande pubblico di una visione paradigmatizzante, fatta di strati di relazioni differenziali (che rimanda ad una « prensione mitico-semantica »). Provando a dirla semplice : se guardo davanti a me è più intuitivo riconoscere la presenza di oggetti disparati e tracciare il valore delle loro connessioni attuali, della loro compresenza, invece che saltare a ragionare sul perché ci siano quegli oggetti e non altri, sul come quegli oggetti abbiano senso dentro sistemi di oggetti più ampi, che li eccedono e comprendono pur essendo percettivamente assenti.

 

19 F. Sedda, “Traduzioni invisibili. Concatenamenti, correlazioni e ontologie semiotiche”, Versus, 126, 2018 ; “Nello specchio dell’antropologia. La natura, la cultura, il semiotico”, Estudos Semióticos, 17, 2, 2021 (versione inglese rivista “Relations that Pass Through : Nature, Culture, the Semiotic”, E/C, XIV, 34, 2022).

E.L. — Voilà certainement une voie à explorer. Si les idées, plus ou moins innovatrices, qu’on voit apparaître dans telle ou telle discipline voisine nous intéressent, c’est bien sûr parce que nous aussi, sémioticiens, sommes en quête de « renouveau ». Mais sur ce point il faut s’entendre. Il ne s’agit évidemment pas d’inventer un nouveau modèle à chaque saison pour le seul plaisir de la nouveauté. La nouveauté, essentielle dans l’univers du consumérisme (puisque c’est elle qui fait marcher le commerce), n’a par contre, dans notre domaine, guère de valeur en soi. Elle ne vaut que si elle fait avancer la connaissance, que si elle traduit un véritable et nécessaire dépassement d’un état antérieur de la pensée.

Quels sont donc, dans le cas de la sémiotique ou de la socio-sémiotique, les lieux problématiques, les points faibles ou les blocages qui appellent un dépassement, et par suite un renouveau ? C’est, me semble-t-il, à condition de commencer par localiser nos propres « boîtes noires », par identifier nos failles et ce dont nous aurions besoin pour avancer, que tel ou tel apport extérieur pourrait éventuellement nous être utile20. Par contre, emprunter le vocabulaire de tel ou tel auteur en vogue (comme il semble parfois qu’on nous y incite) pour la seule raison qu’il est en vogue, sans se soucier de la manière dont les concepts sous-jacents s’articulent au juste avec notre propre problématique, cela n’avancerait à rien. A rien, si ce n’est à donner aux gens « à la page » l’impression que nous aussi nous sommes à la page — ce qui, de toute évidence, n’est pas notre premier souci.

 

20 Voir par exemple le dossier « Complexifications interactionnelles », Acta Semiotica, I, 2, 2021.

P.D. — Quase impossível responder a essas perguntas com a devida profundidade. Concordo com você quando diz que a novidade por si só não faz avançar o conhecimento. Vivemos tempos em que o novo é demasiadamente valorizado, seja no discurso político, seja no discurso científico. Muitas vezes, o debate acadêmico gira em torno de diatribes terminológicas pouco edificantes, nas quais se reivindicam os supostos ganhos de uma nova nomenclatura, sem que isso, no entanto, ilumine de outra forma o fenômeno contemplado.

Ora, refletir sobre os vazios da teoria semiótica e sociosemiótica é fundamental. Pensar no que ainda falta para fazer e em como realmente avançar é tarefa urgente e necessária. Acredito que, apesar do problema que você aponta, temos caminhado nesse sentido. Mas talvez seja igualmente urgente e necessário revalorizarmos o que já fizemos ao longo das décadas passadas. Peço perdão por ir na contramão de suas colocações, mas o que vou fazer é uma « apologia do velho », mais especificamente do « velho » arcabouço teórico-metodológico da semiótica greimasiana « estândar ».

Para isso, parto de um fato concreto : sabe-se que um dos maiores problemas de nosso tempo é a desinformação. É um assunto que já havia abordado em nossa primeira conversa, mas que quero retomar aqui a partir de uma outra angulação. Muitos atores da sociedade civil — jornalistas, órgãos de imprensa, agências de checagem, instituições nacionais e transnacionais como a UNESCO — que buscam reduzir o impacto das fake news têm procurado alertar a população sobre a forma como elas são discursivamente construídas. Para tanto, servem-se de conceitos extraídos da retórica clássica ou das diversas vertentes da Análise Crítica do Discurso, focadas, em grande maioria, em questões relativas à linguagem e ao discurso verbal. Coisas que nós semioticistas conhecemos muito bem, e que Greimas havia problematizado em profundidade desde Semântica Estrutural (ou antes) : construção de efeitos de sentido de verdade baseados no mascaramento ou na manifestação das marcas da enunciação no enunciado (uso do impessoal e/ou do discurso em primeira pessoa, por exemplo), argumentos de autoridade, tipos de manipulação, estruturas e percursos narrativos que envolvem conflitos entre sujeitos e antissujeitos, busca de competências, sanções, e assim por diante.

Pois bem, enquanto nós estávamos preocupados — e com toda razão ! — em fazer avançar a teoria, discutindo o papel do sensível nos processos interacionais, os outros lados da gramática narrativa, a semiótica plástica e os percursos gerativos do plano da expressão, outros ganharam espaço e visibilidade no debate público fazendo o que nós sempre fizemos muito bem : análise do texto verbal. E estavam certos : apesar do papel extremamente relevante das imagens, o verbal ocupa ainda um lugar de destaque na comunicação contemporânea. Boa parte das fake news chega a seus destinatários por escrito ou por áudio, as inteligências artificiais como ChatGPT são produtores de textos verbais. Será que os tempos atuais requerem uma semiótica « inatual » ? E como, no caso, operar esse « resgate » ? Estou provocando, claro, mas mostrar a atualidade e a potencialidade do velho também é um avanço.

 

F.S. — Concordo con Paolo. Dovremmo avere molto più presenti i nostri strumenti, la loro vastità e finezza, e metterli al lavoro quando serve e dove serve. Voglio dire : la preoccupazione che poni tu, Eric, è legittima e condivisibile. È la preoccupazione che ha fatto sì che esistesse la Scuola di Parigi e un metalinguaggio semiotico attorno a cui in tantissimi in tutto il mondo ancora si riconoscono. Però mi chiedo se il nostro problema principale, oggigiorno, sta nella completezza e coerenza della nostra cassetta di attrezzi, che certo si può sempre implementare, o piuttosto nel suo utilizzo ben mirato, calibrato e magari anche coraggioso, ambizioso. Io credo che abbiamo già oggi una serie di strumenti potentissimi per tracciare relazioni e per spremere significazione, per mettere il senso in condizione di significare, per smontare il senso comune e far vedere come si produce, a quali condizioni, a vantaggio di chi.

Provocatoriamente direi che si tratta di passare da una semiotica che spiega se stessa a una semiotica che spiega il mondo ; da una semiotica descrittiva a una maggiormente valutativa ; da una semiotica che descrive stati di cose a una semiotica che spiega le trasformazioni delle cose.

Tu, Eric, prima parlavi del successo dello storytelling. Al di là delle sue filiazioni teoriche e della nostra capacità, attraverso la narratività, di anticiparne e articolarne meglio i contenuti, io direi che quel successo — che è poi il successo dell’arte del narrare, di quella pre-comprensione che sopravanza la spiegazione, per dirla con Ricœur21 — dicevo, quel successo ci provoca a valutare se e come sperimentare due mosse, non prive di rischi e di costi, ma forse anche di qualche vantaggio in termini di rilancio sociale della disciplina. La prima è una scrittura più narrativa, appunto, una scrittura meno oggettivata, in cui la nostra stessa presenza come ricercatori si fa visibile e sensibile. Insomma, una scrittura più « impegnata » proprio perché ci mette in causa non come puri osservatori-analisti ma come testimoni, come attori della storia, addirittura come « eroi » impegnati a prendere posizione e superare prove per portare a termine la ricerca e, soprattutto, per svelare, criticare, trasformare il mondo. La seconda è, come anticipavo, quella di affrontare corpora eterogenei e diacronici : lavorando sulle trasformazioni del senso, sul suo complesso divenire, con le relative conflittualità, rotture e naturalizzazioni, possiamo più facilmente guadagnare un respiro ampio, inclusivo, narrativamente e socialmente efficace.

Senza escludere, peraltro, che questo riposizionamento non ci porti anche a creazioni concettuali, a ripensamenti della nostra teoria, a innovazioni che oggi neanche immaginiamo.

 

E.L. — On pose aujourd’hui comme une évidence la nécessité absolue, pour la sémiotique, de se rapprocher de certaines autres disciplines. Se « rapprocher », pourquoi pas ! Mais en quel sens, jusqu’à quel point et dans quel but ? On dirait que pour certains, y compris parmi nous, l’existence d’une sémiotique autonome en tant que théorie et que pratique ne se justifie pas. Ce n’est pas nouveau. Voilà des décennies que nous assistons aux efforts des uns ou des autres pour fondre la sémiotique dans le creuset d’une autre discipline momentanément en vogue.

Dans les années 80, on nous avertissait que nous n’aurions de chance de survivre qu’en cherchant notre inspiration et même (si nous en avions été capables) en reprenant les modèles issus de la théorie mathématique des catastrophes : la sémiotique structurale deviendrait une « physique du sens » ou disparaîtrait sous peu. L’œuvre de Jean Petitot et celle de Per Aage Brandt se sont poursuivies mais la vogue des catastrophistes amateurs est vite passée, bientôt relayée par la mode suivante. A partir des années 1990-2000, beaucoup se sont tout à coup entichés de l’idée que seul un complet ralliement à la phénoménologie nous permettrait d’avancer. On ne citait plus que Husserl (ou accessoirement Merleau-Ponty, auteur plus accessible et sans doute pour cette simple raison moins coté). Et aujourd’hui, c’est, paraît-il, dans une anthropologie post-lévi-straussienne que notre vieille sémiotique devrait se fondre pour faire de nouveau bonne figure, c’est-à-dire trouver sinon sa voie en termes opératoires, du moins une nouvelle légitimité de principe.

De ces assauts successifs, nous avons su tirer parti. De fait, c’est en partie grâce à eux que nos problématiques ont évolué, se sont enrichies et complexifiées. Mais nous sommes restés autonomes ! Ce que nous faisons reste, du moins je le crois, de la sémiotique. Or, ce qu’on nous reproche, n’est-ce pas justement cela, cette persévérance dans l’être malgré ou plutôt à travers le changement — un noyau de pensée et un style de recherche qui résistent tout en se réinventant au fil du temps ?

 

F.S. — In effetti, non si tratta di fondersi ma di dialogare, perché non si basta mai a se stessi e non si avanza che attraverso il dialogo — come quello che stiamo provando a fare fra di noi ! E credo che un buon dialogo lasci sempre i suoi frutti. Il dialogo con la fenomenologia, ad esempio, ha aiutato a riportare i temi della corporeità, del sensibile, dell’interazione al centro della scena. E credo che tanti lavori che oggi sono di riferimento, fra cui i tuoi Eric, nascono in quella situazione dialogica.

Però io credo che il dialogo più importante che la semiotica deve tenere aperto e possibilmente implementare è quello con i fenomeni da studiare, con la realtà che ci circonda e in cui siamo immersi, per dirla semplice. Paolo nominava alcuni campi che impattano sulla vita di ognuno di noi, ogni giorno, come il tema del populismo politico e digitale che stiamo da lungo tempo studiando. Credo che anche da qui, da questo nostro restare a contatto e immersi nei grandi temi che scuotono il mondo, passi il rilancio della disciplina. Inseguire le mode, vivere di luce riflessa — che spesso si riduce ad importare alcune parole d’ordine, alcuni concetti che altri stanno facendo brillare — sperando che questo ci tenga agganciati ai carri dei « vincitori » ha un suo senso ma alla lunga non rende. Ciò che rende è imporsi nel dibattito sociale perché si producono lavori che aiutano a comprendere il mondo, l’esistenza, il senso, perché dicono cose rilevanti sui vissuti delle persone, perché favoriscono un cambiamento nella coscienza e nella prassi del nostro vivere in comune.

21 Si veda il dibattito fra Ricœur e Greimas, Tra semiotica e ermeneutica, a cura di F. Marsciani, Roma, Meltemi, 2000.

Oltre che alle condizioni semiopolitiche in cui si opera (la lingua in cui si scrive, le università di cui si porta il nome, i fondi che si è capaci di guadagnarsi, le reti di relazioni che si coltivano per far circolare le proprie idee), molto sta anche al talento individuale e ad una certa dose di casualità e di fortuna. Però, se guardo alle tante cose buone che si fanno in semiotica, direi che i problemi principali sono due : il primo è che si scrive principalmente per essere sanzionati dagli altri colleghi semiotici, per dimostrare una competenza che è quella che fa (giustamente) avanzare a livello concorsuale, piuttosto che per incidere su di un pubblico più vasto se non generalista ; il secondo problema, forse ancora maggiore è che la ricerca la si fa spesso in modo frammentario, inseguendo tutte e tutti mille piste di ricerca. Questo causa non solo una difficoltà nel tenersi al passo con gli eventi e le bibliografie relative ad un determinato fenomeno, ma anche una tendenza ad arrivare tardi (o non arrivare proprio) a produrre delle monografie che si impongano come riferimento su un determinato tema. O quantomeno entrino in modo importante nel dibattito mentre si sta sviluppando. Insomma, dei libri che contribuiscano a lanciare una tendenza invece che seguirla.

Ovviamente non sto sostenendo che dovremmo tornare ad una iper-specializzazione : credo che l’eclettismo della semiotica sia qualcosa di molto eccitante. Così come, ritornando a quanto dicevo all’inizio, credo che si possa anche essere fieri di essere fra quelli che aprono la strada, vanno più in profondità, ragionano sulla teoria, tengono fede a un progetto a vocazione scientifica ripiegandosi continuamente sul proprio metalinguaggio. Magari anche solo facendo questo, prima o poi, la semiotica tornerà di moda, attirerà nuovamente le attenzioni e il consenso. Magari la si riconoscerà come il metodo e l’epistemologia chiave dello studio della significazione e delle culture. Però, se una delle nostre preoccupazioni è la penetrazione sociale della semiotica allora credo che il dialogo vada più decisamente spostato dall’interno della semiotica e dell’accademia verso l’esterno della vita e del mondo. Vale a dire l’interno di noi tutti come cittadini.

 

P.D. — Vou fazer uma provocação. Estamos de acordo sobre o fato de que precisamos de obras destinadas a um público mais amplo, fáceis de entender e capazes de despertar atenção e curiosidade sobre a semiótica e a visão semiótica do mundo. Porque sim, como emerge das palavras de Franciscu, a semiótica é antes de tudo uma visão de mundo. Mas me parece que ainda estamos dando muito peso a um objeto específico : o livro. Entretanto, o mundo em que vivemos vai para um caminho completamente outro : privilegia outras linguagens, discursos, práticas, modalidades de presença e intervenção no debate público : a visualidade (redes sociais como Instagram e TikTok), o sonoro (pensemos no sucesso dos podcast) os jogos (hoje muito utilizados nos programas de literacia midiática). É aqui que temos que nos inserir, atuar, mostrar nosso trabalho e o potencial de nosso trabalho. É nesse meio que uma abordagem semiótica que parta do concreto e dê respostas aos problemas concretos das pessoas pode florescer e mostrar sua força. Mas é preciso sair do universo da palavra escrita, experimentar outros formatos de divulgação científica, construir outros projetos, trazer de volta a nossa disciplina nas escolas, aproveitar desse momento histórico em que se percebeu a necessidade de construir competência de leitura e interpretação de textos de todo tipo, para favorecer o desenvolvimento de sociedades mais conscientes, inclusivas.

 

 

E.L. — Au fond, nous en revenons à cette éternelle question : à quoi bon la sémiotique ?22. Il ne s’agit évidemment pas d’attendre une reconnaissance médiatique qui n’est pas venue et que nous ne connaîtrons jamais. A cet égard, un tri s’est fait dès le départ, autour de Mai 68. Avant mai, le séminaire de Greimas réunissait une pléiade de futures célébrités... Genette, Ducrot, Kristeva, Metz, Todorov, entre autres. Après mai, à la rentrée de l’année 1968-69, ils n’étaient plus là ! Pour eux commençait une belle carrière personnelle. Qui restait-il alors autour de Greimas ? Les Coquet, Rastier, Courtés, Floch, Fabbri, moi-même, rejoints bientôt par Hammad, Bastide, Brandt, Geninasca, Petitot, Zilberberg, Delorme, Darrault, Fontanille, Bertrand e tutti quanti, soit un tout autre type de chercheurs : aucune vedette en puissance mais une équipe de sémioticiens pour qui l’idée de construire collectivement une théorie nouvelle et puissante passait avant tout. Et ce que les membres de ce « club des égaux », comme l’appelait Greimas, avaient aussi en commun, à l’instar d’ailleurs du « maître », c’était de ne manifester absolument aucun goût — ni le moindre talent — pour les performances mondaines ou médiatiques. « Qui se ressemble s’assemble » !

Cela ne nous empêchait pas d’être, comme dit Sedda, des semiologi felici. Et il faut supposer que nous le restons — sinon, comment par exemple cette revue, Acta Semiotica, aurait-elle été possible ? C’est que nous avons gardé une sorte de foi. Non pas dans l’infaillibilité de la sémiotique mais dans l’idée que non seulement elle nous aide à comprendere il mondo mais aussi qu’elle nous aide, ou mieux, même, qu’elle nous oblige à changer notre regard sur le monde, et par suite à faire évoluer nos pratiques, y compris celles de recherche.

22 Cf. J. Portela, J. Fontanille et E. Landowski, « A quoi bon la sémiotique ? », Actes Sémiotiques, 118, 2015.

Bien sûr, il existe une sémiotique cantonnée dans l’application des « acquis ». Mais pour peu qu’au lieu de se contenter d’utiliser tels quels les concepts et les modèles déjà en place en les projetant indifféremment sur n’importe quoi on cherche à les pratiquer en les mettant à l’épreuve de formes de sens « récalcitrantes », comme dit Padoan (le sensible par exemple)23, ou en se lançant sur des pistes inexplorées ou à peine balisées (tels les modes d’ajustement à l’autre quand on passe du simple niveau intersubjectif aux rapports avec « le reste du monde »), alors la dynamique même de la recherche oblige à critiquer les concepts et les modèles existants, à les faire bouger, à les dépasser, bref à inventer. C’est comme cela, c’est pour cela, je crois, que la sémiotique est peu à peu devenue si différente de qu’elle était du temps de Sémantique structurale (1966) ou même de De l’Imperfection (1992). Tout comme le monde où nous vivons.

23 Cf. T. Padoan, « Recalcitrant Interactions : Semiotic Reflections on Fieldwork among Mountain Ascetics », Acta Semiotica, I, 2, 2020.

Que s’est-il donc passé ? A peine avions-nous grosso modo fini de construire les modèles dits aujourd’hui standards (ceux du Dictionnaire de 1979), que le monde dont ces modèles rendaient si bien compte a commencé à vaciller. En deux mots, nous sommes passés, moyennant toute une série de « transformations silencieuses »24, de la déixis de la « prudence » à celle, plus risquée, plus aléatoire, de l’« aventure »25. En Europe de l’Ouest, à partir des années 50 (après une phase de nécessaire reconstruction), on a dans l’ensemble, malgré de grandes inégalités, beaucoup profité des bénéfices d’un progrès technique et économique régulier planifié conformément à ce que nous appelons désormais le régime de la « programmation » et reposant sur une exploitation effrénée de toutes les « ressources », tant naturelles qu’humaines. C’était ce que les économistes appellent les « Trente glorieuses ». Et en même temps, depuis la fin de la guerre, on vivait de nouveau dans une société fondée sur la représentation, l’échange et le contrat entre des Sujets supposés « de raison », autrement dit dans un monde où la vie politique, économique, sociale, relevait pour l’essentiel, selon notre terminologie, du régime de la « manipulation ».

Mais voilà qu’avant même le tournant du siècle, et surtout ensuite, nous avons découvert (l’éclat du « 11 Septembre » 2001 aidant) que sans nous en rendre compte nous étions déjà tombés de l’autre côté du carré — du côté non plus d’un progrès continu et maîtrisé mais du côté de l’imprévu, des ruptures et des fractures — de l’« accident » —, et que pour tenter de prévenir les catastrophes (climatiques, environnementales, sanitaires, sociales, etc.) qui commençaient à s’annoncer aux yeux des plus clairvoyants, ce n’était plus sur la seule planification-programmation ni même sur les astucieux calculs de la manipulation qu’on pouvait compter mais qu’il fallait inventer un régime socio-politique, économique, environnemental — et sémiotique — entièrement différent. Ce sera celui que pour notre part nous invoquons depuis maintenant près de vingt ans sous le nom de régime interactionnel de l’« ajustement ».

24 Cf. Fr. Jullien, Les transformations silencieuses, Paris, Grasset, 2009.


25 Cf. Les interactions risquées, op. cit., pp. 72, 77.

C’est à partir de là que se développe cette éco-sémiotique que j’évoquais plus haut. Et c’est aussi en ce point qu’en termes d’« import-export » intellectuel nous rejoignons le grand mouvement actuel porté par une série d’auteurs en quête d’un nouveau rapport au monde, tels François Jullien, Philippe Descola, Edgar Morin, Tim Ingold, Victor W. Turner, James Clifford, Edoardo Viveiros de Castro, Eduardo Kohn (et sans doute même, sur le plan des généralités un peu vagues, Bruno Latour). Car ce à quoi nous travaillons en tant que sémioticiens, c’est en définitive, nous aussi, à promouvoir sur tous les plans un juste rapport à l’autre, humain ou non, fondé en l’occurrence sur une écologie du sens. Comme l’écrivait Per Aage Brandt, « Face aux menaces contemporaines, l’éthique, l’esthétique et la pensée critique doivent converger pour défendre la possibilité d’une humanité et d’un habitat globaux et planétaires »26. Sans négliger les nombreuses autres pistes que la discipline explore depuis longtemps, voilà à mon sens, pour aujourd’hui, à quoi bon « faire de la sémiotique ».

26 « Qu’est-ce qu’un citoyen global ? La vision d’une sémiotique cognitive », Acta Semiotica, II, 4, 2022, p. 191.


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1 Acta Semiotica, II, 4, 2022, pp. 228-240.

2 Enquête sur les modes d’existence. Une anthropologie des Modernes, Paris, La Découverte, 2012.

3 Cf. notamment A. Sokal et J. Bricmont, Fashionable Nonsense : Postmodern Intellectuals’ Abuse of Science, New York, Picador, 1999 ou, plus récent, Fr. Bayart, « Faut-il monter dans l’avion de Bruno Latour ? », Le blog de J.-Fr. Bayart, Mediapart, 4 juillet 2018.

4 Cf. J. Beetz, “Latour with Greimas : Actor-network theory and semiotics”, 2013 (researchgate.net).

5 A.J. Greimas, « Le contrat de véridiction », Langages, 1976 ; Fr. Bastide, « Le foie lavé. Approche sémiotique d’un texte de sciences expérimentales » et « La démonstration », Actes Sémiotiques, I, 7, 1979 et III, 28, 1981 ; E. Landowski, « Vérité et véridiction en droit », Droit et Société, 8, 1988 ; P.A. Brandt, « Quelque chose : nouvelles remarques sur la véridiction », Actes Sémiotiques, 39, 1995 ; P. Demuru et Fr. Sedda (éds.), Semiótica e verdade, Estudos Semióticos, 18, 2, 2022.

6 A.J. Greimas et E. Landowski (éds.), Introduction à l’analyse du discours en sciences sociales, Paris, Hachette,1979.

7 B. Latour et S. Woolgar, Laboratory Life : The Construction of Scientific Facts, Princeton University Press, 1979, rééd. 1983.

8 Cf. J.-M. Floch, « Le couteau du bricoleur », Identités visuelles, Paris, P.U.F., 1995 ; A.J. Greimas, Maupassant, Paris, Seuil, 1976.

9 E. Landowski et G. Marrone (éds.), La société des objets. Problèmes d’interobjectivité, Protée, 29, 1, 2001 ; P.A. Brandt, « Sens et machine. Vers une techno-sémiotique », Actes Sémiotiques, 121, 2018 ; E. Landowski, « Avoir prise, donner prise », Actes Sémiotiques, 112, 2009 ; id., « Eléments pour une sémiotique des objets », Actes Sémiotiques, 121, 2018.

10 G. Simondon, Du mode d’existence des objets techniques, Paris, Aubier, 1958.

11 Aramis ou l’amour des techniques, Paris, La Découverte, 1992.

12 Face à Gaïa, Paris, La Découverte, 2015.

13 E. Landowski, Les interactions risquées, Limoges, Pulim, 2005 ; id., « Petit manifeste sémiotique », Actes Sémiotiques, 120, 2017 ; J.-P. Petitimbert, « Anthropocenic Park : humans and non-humans in socio-semiotic interaction », ibid. ; Cl. Calame, « Pour une sémiotique anthropo- et éco-poiétique », ibid. ; id., « L’homme en société et ses relations techniques avec l’environnement : ni nature ni Gaïa », Les Possibles, 26, 2020.

14 B. Latour, “Biography of an Inquiry : On a Book about Modes of Existence”, Social Studies of Science, 43, 2, 2013 ; id., “On Selves, Forms, and Forces”, Hau. Journal of Ethnographic Theory, 4, 2, 2014.

15 P. Fabbri e G. Marrone (a cura), Semiotica in nuce. I. I fondamenti e l’epistemologia strutturale, Roma, Meltemi, 2000.

16 Per il dialogo con Latour, si vedano P. Fabbri, La svolta semiotica, Bari, Laterza, 1998 ; id. e G. Marrone (a cura), Semiotica in nuce,vol. II, Roma, Meltemi, 2001 ; A. Mattozzi (a cura), Il senso degli oggetti tecnici, Roma, Meltemi, 2006 ; P. Peverini, Alla ricerca del senso. Bruno Latour in dialogo con la semiotica, Roma, Nuova Cultura, 2019 ; id., Inchiesta sulle reti di senso. Bruno Latour nella svolta semiotica, Milano, Meltemi, 2023 ; D. Mangano e I. Ventura (a cura), Politiche del design, Milano, Mimesis, 2021 ; T. Padoan, “Percezioni ibride”, E/C (in pubblicazione).

17 Cf. J.-P. Petitimbert, « La sémiotique à l’épreuve de l’écrit : Régimes rédactionnels et intelligibilité », Actes Sémiotiques, 123, 2020, article censuré, réédité in Galáxia, 44, 2020.

18 F. Jameson, “Foreword”, in A.J. Greimas, On Meaning, Minneapolis, Minnesota University Press, 1987.

19 F. Sedda, “Traduzioni invisibili. Concatenamenti, correlazioni e ontologie semiotiche”, Versus, 126, 2018 ; “Nello specchio dell’antropologia. La natura, la cultura, il semiotico”, Estudos Semióticos, 17, 2, 2021 (versione inglese rivista “Relations that Pass Through : Nature, Culture, the Semiotic”, E/C, XIV, 34, 2022).

20 Voir par exemple le dossier « Complexifications interactionnelles », Acta Semiotica, I, 2, 2021.

21 Si veda il dibattito fra Ricœur e Greimas, Tra semiotica e ermeneutica, a cura di F. Marsciani, Roma, Meltemi, 2000.

22 Cf. J. Portela, J. Fontanille et E. Landowski, « A quoi bon la sémiotique ? », Actes Sémiotiques, 118, 2015.

23 Cf. T. Padoan, « Recalcitrant Interactions : Semiotic Reflections on Fieldwork among Mountain Ascetics », Acta Semiotica, I, 2, 2020.

24 Cf. Fr. Jullien, Les transformations silencieuses, Paris, Grasset, 2009.

25 Cf. Les interactions risquées, op. cit., pp. 72, 77.

26 « Qu’est-ce qu’un citoyen global ? La vision d’une sémiotique cognitive », Acta Semiotica, II, 4, 2022, p. 191.

 

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Recebido em 11/03/2023. / Aceito em 10/05/2023.