Revista Acta Semiotica

Utopia e ajustamento. Entre o interacional e o tensivo : uma complementariedade

Rafael Alves — 2023-12-23

Cet article propose une articulation entre les appareils théoriques et méthodologiques de la sémiotique tensive (Cl. Zilberberg) et de la socio-sémiotique (E. Landowski). Cela en vue de rendre compte de la présence sensible, « contagieuse », du pape François face aux fidèles — présence à la fois corporelle au sens littéral, avec sa gestuelle, et présence qui émerge de sa parole. La socio-sémiotique et la sémiotique tensive procèdent l’une et l’autre du même défi : intégrer la dimension sensible à la theorie sémiotique de Greimas. Avec le sensible s’ouvre une problématique du continu qui concerne aussi bien la dynamique des rapports entre régimes interactionnels, en socio-sémiotique, que les variations d’intensité pris en compte par le schéma tensif. L’hypothèse de la présente recherche est que la modélisation tensive peut aider à mieux comprendre comment on passe d’un régime d’interaction à un autre.

Pourquoi le changement ?

Eric Landowski — 2023-12-23

Cronopolíticas

Eric Landowski — 2023-12-23

Etant donné la finitude de nos espaces familiers, qu’il s’agisse des rayons d’une bibliothèque ou d’un wagon de métro, il y a toujours une limite au remplissage. A un moment donné, on ne peut plus faire entrer un seul livre ou un voyageur de plus, même en tassant. Or nous sommes tributaires d’une limitation comparable sur le plan temporel. Nous avons mille choses à faire. Comme chacune d’elles demande un certain temps et que nous ne disposons que d’un temps limité, nous disons que le temps nous « manque ». L’article est consacré à l’examen des divers principes possibles de gestion de ce temps par définition fini. Quelles sont les « chronopolitiques » qui guident les gens en fonction de leur « philosophie » implicite du Temps ?

L’utilità del senso comune

Anna Maria Lorusso — 2023-12-23

Éditorial

Eric Landowski — 2023-12-23

Divenire, diventare. Trasformazione e cambiamento

Giulia Ceriani — 2023-12-23

La notion de changement est généralement comprise dans son sens terminatif, comme point d’arrivée d’un parcours de mutation entre deux états. Ce qui nous intéresse ici, c’est par contre l’aspect duratif du changement vu en tant que phase de transformation, le terme recouvrant le champ sémantique du devenir et désignant une zone de passage risquée, un flux au cours duquel aucun terme final n’est encore décidé. Le thème est abordé selon une logique qui privilégie la dynamique des rapports entre sens et non sens, les équilibres provisoires et précaires par lesquels passe nécessairement la structuration de toute forme nouvelle.

Esquisse d’une sémiotique du changement

Jacques Fontanille — 2023-12-23

Si la sémiotique s’intéresse au changement, deux voies se présentent à elle : ou bien s’appuyer directement sur la notion de changement, telle qu’elle se présente dans les discours de tous genres, et exercer son savoir-faire sur tel ou tel type ou occurrence de cette notion, ou bien s’en saisir pour en explorer d’abord les implications proprement sémiotiques, définir des lignes de pertinence, avant d’aborder tel ou tel cas. Nous choisissons la deuxième voie. Confrontée aux modèles de la sémiotique narrative (transformation, programme narratif, schéma narratif canonique), la propriété sémiotique la plus discriminante du changement serait son hétérogénéité catégorielle, sa nature d’ensemble composite déformable, de sorte que ce qui change, c’est précisément cette composition. Prise comme hypothèse de travail, cette propriété compositionnelle permet d’utiles articulations avec d’autres ensembles sémiotiques composites, comme les régimes sémiotiques, les situations, les actants collectifs et les formes de vie : un champ de recherches original se dessine alors. L’une des caractéristiques des « compositions » sémiotiques, c’est qu’elles peuvent être saisies à plusieurs échelles, et qu’à chaque échelle, les composants et les liens qui les maintiennent solidaires différent. Nous soumettons donc ensuite l’approche sémiotique du changement à cette analyse par échelles, en distinguant successivement les conditions et les formes du macro-changement, du méso-changement et du micro-changement.

Turbulência : as lógicas de uma forma imprevista de mudança

Franciscu Sedda — 2023-12-23

Quelle place le concept de turbulence peut-il occuper dans une théorie structurale de la signification ? A quelles formes de création ce concept renvoie-t-il ? Quelles sont, du point de vue d’une théorie de la culture, les implications des formes particulières de dynamisme qu’il recouvre ? A partir d’une suggestion de Paolo Fabbri, l’article répond à ces questions moyennant l’analyse de créations musicales et littéraires. Distincte de la fracture-explosion, la turbulence apparaît comme l’exploration de possibilités internes mais inattendues d’un système de contraintes sémantiques. Avec ses logiques et ses contradictions, elle nous oblige à nous concentrer sur le rôle et la valeur des subcontraires du carré de Greimas et sur les idées sémiotiques de jeu, de vide, de réflexivité inhérentes à tout système sémantique.

Des choses et des hommes : les prémices de la propriété des objets

Manar Hammad — 2023-12-23

L’apparition de la notion de propriété est un changement sémantique majeur affectant les transactions économiques au sein d’une société. Nous en cherchons les traces archéologiques avant l’apparition de l’écriture. Cela présuppose l’analyse des régimes de circulation des choses entre les hommes avant la propriété, pour caractériser le régime de celle-ci. Une équipe d’archéologues a proposé de reconnaître, dans des mottes de scellement trouvées à Tell Sabi Abyad (Syrie), des traces de propriété. Nous examinons lesdits objets, et leur mode de mise en œuvre, pour vérifier si cela satisfait la définition syntaxique que nous reconnaissons dans les pratiques antiques et actuelles. La réponse est partiellement positive : nous avons affaire à l’apparition des prémices non verbaux d’une expression de la propriété.

Mulheres indígenas, agentes de mudança

Kati Caetano — 2023-12-23

La présente réflexion sur le changement s’articule à une réflexion sur l’action. La perspective théorique se conjuque avec l’observation empirique du mouvement des femmes indigènes brésiliennes moyennant un relevé partiel d’actions transformatrices visant à l’émancipation politique. Se dégagent au moins deux changements radicaux ouvrant la voie à de nouvelles formes de vie. De leur mise en application résulte la légitimation des pratiques, comme si elles étaient déjà institutionnalisées. Ces changements se sont répandus moyennant des interactions tant « présentielles » que virtuelles réaffirmant l’existence d’un acteur collectif pluriel, hétérogène, mais partageant le sentiment communautaire d’un même mode de présence au monde.

Notas sobre el pueblo como agente del cambio político

Elder Cuevas-Calderón — 2023-12-23

Le “peuple” apparaît souvent dans les discours politiques comme un acteur effectivement agissant, capable d’intervenir dans le développement de la vie politique et d’y produire des changements. L’article examine les divers types de rôle qui lui sont ainsi attribués en tant qu’agent du changement dans des discours eux-mêmes liés à des changements politiques, spécialement en Amérique latune. L’analyse est conduite à partir de la distinction entre les pôles de l’action (le peuple agit) et de la réaction (le peuple résiste).

Muri che diventano murales. Il “noi” del cambiamento

Tiziana Migliore — 2023-12-23

Les murs de séparation entre territoires politiques (à exemple de l’ancien mur de Berlin) sont désormais de plus en plus nombreux sur tous les continents. L’article étudie les conditions dans lesquelles certains d’entre eux sont transformés en supports de fresques murales et fait ressortir les significations sociales et politiques de cette pratique.

“Novel food”, insetti nel piatto

Ilaria Ventura Bordenca — 2023-12-23

Comment le changement se produit-il dans le domaine alimentaire ? Quels processus sémiotiques implique-t-il, en particulier lorsqu’il s’agit d’introduire un ingrédient étranger à la culture locale, tels les insectes dans la culture culinaire italienne ? L’article porte sur leur introduction en procédant à l’analyse de la communication de certaines marques de produits alimentaires. Sont en même temps posées plusieurs questions d’ordre général concernant la signification en matière de goût ainsi que la notion de « collectivité » en ce domaine.

Être ou ne pas être une marque Analyse sémiotique de la fortune de Coca-Cola Zero

Alain Perusset — 2023-12-23

Lancé en 2005, Coca-Cola Zero est rapidement devenu un produit emblématique aux quatre coins du globe. Cependant, au cours des années qui ont suivi sa commercialisation, Coca-Cola Zero a subi des transformations majeures qui, presque 20 ans plus tard, interrogent : le Coca-Cola sans sucres du début des années 2020 est-il toujours le Coca-Cola Zero d’antan ? C’est donc la thématique des identités et stratégies de marques que ce travail aborde. Il s’inscrit dans le sillage des travaux de sémiotique post-greimassienne sur la marque, avec un arrière-plan ricœurien relatif à la question de l’ipséité : une identité reste-t-elle la même à mesure qu’elle évolue ? Un large corpus est retenu pour analyser cette évolution, majoritairement composé des canettes produites au fil des ans, ainsi que de leurs déclinaisons actuelles. Enfin, une définition renouvelée du concept de marque est proposée, qui ouvre des perspectives plus générales pour, 1°, penser le statut des offres commerciales au sein des stratégies de marques de David A. Aaker, et, 2°, produire une grammaire des rôles qu’assume l’interactant dans chacun des régim de sens d’Eric Landowski.

Enfim, in fieri. Sobre as mudanças em devir (e por vir)

Paolo Demuru — 2023-12-23

Recherche marketing et cryptosémiotique

Jean-Paul Petitimbert — 2023-12-23

Actualité et barbarie

Eric Landowski — 2023-12-23

Pour une sémiotique écosocialiste des relations de l’homme avec son environnement : phúsis et tékhnai

Claude Calame — 2023-12-23

La crise environnementale dont les populations les plus pauvres subissent les conséquences les plus destructrices nous contraint à repenser l’interaction complexe des hommes et de leurs communautés avec leur indispensable milieu. Une démarche de comparaison anthropologique et critique avec la Grèce ancienne par les notions de phúsis et de tékhnai nous engage à rompre avec le paradigme technologique et marchand contemporain, animé par un néolibéralisme mondialisé, pour l’exploitation purement économique d’un environnement objectivéen nature. Dans une perspective d’appréhension sémiotique de notre milieu, la comparaison nous dirige vers une anthropopoiétique doublée d’une écopoiétique d’ordre sémiotique, politiquement animées par l’écosocialisme.