Savoirs et sciences de la Renaissance à nos jours

Une lecture de longue durée

Résumé

Le texte présenté ici est la Conclusion Générale de Histoire des sciences et des savoirs publiée en trois volumes à Paris par les Editions du Seuil en 2015 sous la direction de Dominique Pestre. Cette Histoire regroupe les textes de plus de 60 auteur(e)s et ne prend pas la scien­ce comme une chose évidente et donnée, comme une réalité trans-histo­rique, comme une caté­gorie fermée et non problé­mati­que. Elle vise au contraire à ressaisir l’extrême variété des savoirs et pratiques, qu’ils soient scientifiques et techniques, militaires ou impériaux -- comme la centralité des pratiques et savoirs artisanaux et populaires. Elle cherche à les ressaisir dans leurs inscriptions sociales et politiques, dans leurs dissémi­na­tions et réappro­priations croisées, dans les pratiques productives qu’elles irriguent, dans le gouvernement des hommes et des choses qu’elles soutiennent – et ce du plus local au global et l’impérial. Plus, important, en ligne avec ce que les Science Studies nous ont appris, cette Histoire pense d’abord par cas, à partir d’analyses en profondeur de situations -- seule solution pour décrire l’intrication des savoirs, des faire, des artefacts, des techni­ques, de la guerre, du social et du politique. Le texte qui suit s’essaie à un retour réflexif sur cette Histoire des Sciences et des Savoirs en trois volumes, il s’essaie à en tirer des conclusions de long terme, à proposer quelques-unes des leçons qu’on peut en inférer sur ce qui est advenu au cours des cinq derniers siècles. Cela n’est pas et ne peut être définitif, bien sûr, mais offre huit grandes hypothèses pour aider à penser le passé du présent qui est le nôtre.